Illustration pour l'actualité Comment rendre notre utilisation du numérique plus responsable ?
16.12.2020

Comment rendre notre utilisation du numérique plus responsable ?

Le recours à la dématérialisation apparaît souvent comme une solution environnementale vertueuse, qui permet de réduire entre autres les déplacements et la consommation de papier. Pourtant le numérique n’est pas sans conséquence sur nos ressources, loin de là. En tant qu’agence de communication responsable, Inoxia a déjà saisi le sujet à bras le corps.

Chez Inoxia, c’est Éric Martinez, UX manager, qui est référent en matière de numérique responsable. Il s’est pongé dans les chiffres et études publiés pour sensibiliser ses collègues et leur montrer les multiples impacts du numérique. « Depuis les années 90 et la démocratisation des ordinateurs personnels, les usages n’ont cessé de progresser. Tout a vraiment pris de l’ampleur avec l’accès généralisé à Internet puis la sortie de l’iPhone en 2007. Depuis, entre l’utilisation massive des réseaux sociaux, le recours à l’e-commerce, le développement des formats vidéo et du streaming, les flux deviennent exponentiels. »

En veille permanente, Éric voit aussi avec inquiétude la multiplication des IoT (Internet Of Things), les objets connectés. Aspirateur robot, montre, capteur de présence, brosse à dents... la prédiction est vertigineuse, avec plus de 39 milliards d’appareils connectés d’ici 2025 et jusqu’à 50 milliards en 2030, selon un rapport de Strategy Analytics. Autre donnée peu rassurante, une voiture autonome, connectée en permanence au réseau, utilise environ 4000 Gb de données par jour.

De multiples impacts environnementaux et sociétaux

Les indicateurs publiés par GreenIT.fr, communauté des acteurs du numérique responsable, montrent que l’empreinte environnementale du digital en 2019 au niveau mondial équivaut à celle d’un continent de 2 à 3 fois la taille de la France, ou 5 fois le poids du parc automobile français.

Comme le montre le schéma ci-dessous, le numérique contribue :

  • À l’épuisement des ressources abiotiques non liées au vivant, comme les métaux rares.
  • À des tensions sur l’eau douce, intervenant dans les processus de fabrication ainsi que dans certains systèmes de refroidissement des serveurs.
  • À diverses formes d’agressions des écosystèmes, comme la prolifération de mousses et algues dans les sources d’eau, l’acidification et des pollutions diverses.
  • Au réchauffement climatique...
Empreinte mondiale du numérique en 2019 (source GreenIT)
Empreinte mondiale du numérique en 2019 (source GreenIT)

Ces impacts sont d’autant plus importants que les constructeurs se livrent à une surenchère technologique, dévastatrice pour l’environnement. Rien n’oblige pourtant à changer de téléphone tous les ans...

Le numérique engendre aussi une pression sociale parfois néfaste, avec des phénomènes d’addiction auprès des utilisateurs, et une amplification de problèmes déjà existants dans nos sociétés, largement relayés par les réseaux sociaux (harcèlement, sexisme, racisme...).

Enfin, la gestion des déchets informatiques est loin d’être performante. Entre 70 à 90 % des DEEE (déchet d'équipement électrique et électronique) font l’objet d’un trafic qui ne suit pas des filières de recyclage réglementées au niveau mondial (source : Université des Nations Unies).

Agir sur la sobriété fonctionnelle et l’écoconception numérique

« Le sujet du numérique responsable est au cœur de notre accompagnement auprès de nos clients, mais aussi des changements de nos pratiques internes. Il constitue un axe de progression important entrepris par l’agence en 2019, et poursuivi sur 2020 dans le cadre de notre labellisation LUCIE », souligne Amandine Placin-Geay, Directrice Générale Associée.

Après plusieurs Tipi en 2019 sensibilisant l'interne sur ces questions, les équipes d’Inoxia ont pu approfondir le sujet avec une formation sous l'angle marketing et stratégique à concevoir auprès des clients de l’agence.

Les pistes d’amélioration en faveur d’un numérique plus responsable concernent aussi bien le fond que la forme : prévoir des textes inclusifs, limiter le poids des fichiers, privilégier le réemploi des matériels, respecter le droit à la déconnexion des salariés, identifier les bonnes filières de recyclage, etc.

nous sensibilisons surtout nos clients à la sobriété fonctionnelle

« Nous réfléchissons également beaucoup à l’écoconception des sites, en évitant par exemple de positionner des vidéos en fond de page d’accueil, car elles sont très énergivores, précise Éric. Et nous sensibilisons surtout nos clients à la sobriété fonctionnelle, car le moindre tri ou filtre rajoute du code, donc souvent des accès serveur et au final consomme de l’énergie. Nous nous appuyons pour cela sur la règle des 3U : utile, utilisable et utilisé. » Utile pour ce qui est nécessaire ; utilisable en s’assurant que tout fonctionne, qu’il n’y a pas de frein ; et enfin utilisé en analysant les statistiques après la mise en ligne pour identifier d’éventuels blocages, les corriger, voire même enlever une fonctionnalité qui ne serait finalement que très peu utilisée.

Inoxia conseille également ses clients sur l’accessibilité des sites (lisibilité, contraste graphique, choix de la police de caractères, ergonomie adaptée sur mobile...). « Répondre au référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA) est obligatoire lorsqu’on développe des sites institutionnels, précise Éric. Cela a même été élargi en 2019 dans sa nouvelle version 4 et le RGAA est devenu le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité. Nous en parlons à chaque fois, y compris pour tous les projets du secteur privé. Nous évoquons aussi le type d’hébergement choisi. Certains hébergeurs respectent des normes et labels, s'équipent pour consommer moins d’énergie, notamment par les systèmes de refroidissement des serveurs ou en construisant eux-mêmes leurs propres serveurs afin de maîtriser l’efficacité énergétique. »

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