Illustration pour l'actualité Eco-conception : qu’est-ce que la sobriété fonctionnelle ?
06.02.2024

Eco-conception : qu’est-ce que la sobriété fonctionnelle ?

La sobriété est une notion forte qui a encore plus de sens de nos jours. Elle devrait être le moteur de toutes nos actions et prises de décisions, y compris dans le secteur du numérique avec ses multiples impacts environnementaux, sociétaux et des usages en hausse. Et ce n’est pas la démocratisation des IA génératives et conversationnelles qui va arranger les choses.

Pour tendre vers un numérique plus responsable il existe différents leviers. Lorsqu’il s’agit de la création ou la refonte d’un projet web, d’une appli ou d’un logiciel, un des premiers concepts d’éco-conception à mettre en place est une sobriété fonctionnelle.

Analyser la demande face aux besoins

Il n’est pas rare de recevoir un appel d’offres ou un cahier des charges avec un périmètre fonctionnel ambitieux. Un premier travail, dirigé sous l’œil d’un expert UX, consiste à analyser et éventuellement remettre en question la demande. Une étape importante à réaliser dès le début d’un projet.

Chaque fonctionnalité doit être évaluée afin de savoir si elle correspond à un usage et une attente des utilisateurs cibles.

Les équipes d’Inoxia appliquent la règle des 3 U : utile, utilisable, utilisé.

  • Utile : doit répondre à un besoin réel
  • Utilisable : doit être facile à comprendre, à son utilisation (UX / UI)
  • Utilisé : s’assurer qu’une fois en place cela est réellement utilisé et qu’il ne reste pas d’éléments de friction (via retours statistiques, enquêtes)

Souvent cette richesse dans la demande vient d'une peur de manquer quelque chose, ou d'être persuadé qu’une fonctionnalité sera forcément utilisée.

C’est pour cela que dans le cas d’une refonte il est important de pouvoir analyser l’existant et se pencher par exemple sur les statistiques d’usage des fonctionnalités, la consultation des contenus, les habitudes constatées dans le domaine concerné, etc.

Fortes de cette analyse, les équipes d’Inoxia jouent leur rôle de conseil pour discuter de la pertinence de certains souhaits exprimés par l’annonceur. Ce dialogue, recentré sur les utilisateurs cibles, permet au commanditaire de mieux comprendre les orientations proposées.

Auditer les parties prenantes

Un autre aspect est d’auditer l’ensemble des parties prenantes du projet. Il arrive qu’un cahier des charges soit réalisé par la vision d’une personne ou par le prisme d’une équipe issue d’un seul pôle. Les besoins émis sont alors souvent biaisés et ne tiennent pas toujours compte des usages ou attentes des différentes personnes concernées : utilisateurs finaux, gestionnaires de contenus, commerciaux, etc.

Selon la structure il est parfois intéressant d’échanger avec la DSI (direction des systèmes d’information) qui peut donner des contraintes techniques ou à l’inverse mettre en lumière une fonctionnalité existante à exploiter au lieu de partir sur un nouveau développement.

Rester « User centric »

Que ce soit un site, une application ou un logiciel, les services numériques doivent rester centrés sur l’utilisateur final. D’où le nom anglophone « User centric » donné à cette approche de l’expérience utilisateur (UX).
Pour chaque fonctionnalité, il est important de se poser les questions en gardant toujours en tête cette prise en compte « user centric » :

  • Est-ce que cette fonctionnalité est réellement nécessaire afin de remplir un objectif, une attente des utilisateurs finaux, a-t-elle de la valeur ajoutée ?
  • Si oui, est-il possible de faire autrement (avec un impact moindre) ?
  • Quel est l’impact de cette fonctionnalité (temps de mobilisation des ressources en conception, création et développement, nombre de requêtes…)
  • Quelle conséquence si cette fonctionnalité n’est pas implémentée ?

Cette première étape est un pilier de l’éco-conception et permettra à coup sûr de réduire le périmètre initial du projet et le rendre ainsi plus efficient.

L’efficacité et la simplicité enrichissent l’UX

Car oui, rendre un site plus simple à l’usage n’est pas au détriment de l’expérience utilisateur, bien au contraire.
Plus une interface est riche en fonctionnalités et plus l’internaute est confronté à des choix, des éléments de frictions potentiels qui peuvent le décourager, voire même provoquer un rejet de l’ensemble.

70% des fonctionnalités demandées par les utilisateurs ne sont pas essentielles et 45% ne sont jamais utilisées

Constat de Frédéric Bordage dans son ouvrage
« Écoconception web / les 115 bonnes pratiques »

À l’inverse, une interface simple et claire avec des fonctionnalités minimalistes permet souvent de s’approprier bien plus rapidement le service ou le contenu proposé.

Quelques exemples concrets demandés lors de la création de sites :

  • « Intégrer un lecteur PDF dans la page »
    Des lecteurs PDF sont déjà directement intégrés dans les navigateurs web actuels. De plus la majorité des fichiers de ce format ne sont pas correctement lisibles au travers d’une fenêtre d’une page web et encore moins sur mobile. Il est donc préférable de simplement garder un lien vers le document PDF et laisser l’utilisateur avec ses habitudes de consultation.
  • « Intégrer une carte interactive dans la page »
    Dans le cas de la localisation de x points de vente afin que l’internaute en vérifie la proximité, pourquoi pas. Mais quand il s’agit de situer seulement une ou quelques structures, sans besoin de s’y rendre, alors cela ne sert pas vraiment. L’affichage de l’adresse et un lien sortant vers un service de localisation suffisent. Ce choix a un double impact car cela évite d’intégrer au site un service externe, en réduisant fortement le nombre de requêtes sur la page.
  • « Un carrousel des services sur la page d’accueil »
    Grand classique, un carrousel démontre à l’usage que selon le type de contenu, il est peu ou pas utilisé et que l’internaute dépasse rarement le premier message affiché. Autant il peut se justifier sur un site ecommerce qui présente d’emblée une offre promotionnelle, autant pour un site institutionnel ou vitrine d’une entreprise, il vaut mieux avoir différents blocs directement sur la page.

Ce ne sont ici que quelques exemples avec des analyses et prises de décisions assez simples. On se retrouve parfois face à des fonctionnalités bien plus complexes à analyser et à juger, comme des systèmes de filtres ou recherche multicritères avancés, des liaisons à des services externes non optimisés, des besoins exprimés en gestion très lourds, complexes, etc.

Des impacts positifs multiples

Cette sobriété fonctionnelle appliquée à un projet digital engendre des impacts positifs sur plusieurs aspects :

  • Un temps passé réduit sur les phases UX / UI de création des interfaces
  • Un parcours utilisateur moins complexe avec moins de frictions
  • Des développements moins lourds, des choix techniques plus pertinents (souvent moins énergivore)
  • Une maintenance plus légère
  • Un impact positif sur le budget (par un périmètre plus réduit)

Certains bénéfices sont sur le long terme. Il faut simplement accepter en début de projet un travail plus approfondi afin de pouvoir arriver à ces résultats et inclure cette notion dès le départ.

Pour un site existant, effectuer un travail d’éco-conception et de sobriété fonctionnelle reste pertinent, cela demande simplement souvent plus de temps et de ressources que si cela avait été appliqué en début de projet.

Pilier de l’éco-conception, la sobriété fonctionnelle fait partie de l’expertise, conseils et recommandations de l’agence Inoxia auprès de ses clients.

A lire aussi

Illustration pour l'actualité Proposer de nouveaux codes pour mieux rassembler
24.09.2024
Proposer de nouveaux codes pour mieux rassembler

Voilà plusieurs années qu’Inoxia accompagne le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques dans la communication de ses projets structurants ou innovants. Après la fibre qui connecte les territoires, place à l’action sociale qui relie les citoyens.

Illustration pour l'actualité La forêt, ce bien précieux qu’il faut préserver
04.09.2023
La forêt, ce bien précieux qu’il faut préserver

Si les gigantesques feux de l’été 2022 ont frappé tous les esprits, les organismes, tels que l’ONF, alertent depuis plusieurs années sur la fragilité de nos massifs forestiers face au risque incendie. Sur ce sujet, la communication s’avère essentielle pour éduquer, sensibiliser, prévenir, sauvegarder.